Titre de la popin full
Fra Angelico
Dernière mise à jour : 02/07/2024
Cette œuvre est attribuée à Fra Angelico, peintre et moine florentin de la Renaissance. Le brio du coloris, la luminosité cristalline de l’atmosphère, la délicate minutie dans le rendu de la végétation et des animaux fait de ce tableau un chef-d’œuvre du musée Thomas Henry.
La conversion de saint-Augustin est un panneau illustrant un moment crucial de la vie du saint (354-430). Originaire d’Afrique du nord et prêchant d’abord en faveur d’une philosophie païenne encourageant à jouir des bonheurs de la vie, Augustin s’est ensuite converti à la foi chrétienne.
C’est cette conversion que nous présente ce tableau.
Situé au centre de l’œuvre, Augustin se trouve sous un figuier dans le jardin de son ami Alype à Milan. Une voix lui demande alors de saisir un livre et d’en lire la première phrase. Augustin s’exécute. Il s’agit de la Bible. La phrase que découvre Augustin est un épître de Saint Paul qui invite les Romains à quitter leur vie de débauche pour se tourner vers la foi catholique. Augustin convaincu se convertit au christianisme. Cette représentation de deux scènes dans un espace-temps différent au sein d’une même œuvre est typique d’une certaine forme d’esthétisme médiéval.
Or, l’œuvre a été peinte à un tournant de l’histoire de l’art, vers 1430, entre le Moyen Age et la Renaissance. Ainsi, le tableau présente des caractéristiques propres aux deux périodes. De l’époque médiévale, on distingue l’absence des cohérences dans les proportions avec un troupeau de brebis minuscules par rapport aux insectes qui les entourent. Cependant, ces disproportions sont volontaires de la part des artistes de l’époque qui valorisent la symbolique des figures. Ainsi, le paon que l’on peut voir à gauche, est une figure importante dans l’iconographie chrétienne, car cet oiseau représente la vie éternelle, la résurrection. Le papillon, psyché en grec, désigne l’âme.
Néanmoins, en ce début de Renaissance, on remarque déjà dans cette œuvre quelques éléments innovants comme la perspective. Ces lignes de fuite convergeant vers un point montrent une volonté chez l’artiste d’organiser le monde d’une manière plus cohérente.
Le tableau présenté au musée Thomas Henry ne constitue qu’un fragment d’une composition plus vaste : le tableau original aurait été démembré à la fin du XVIIIème siècle ou au début du XIXème siècle pour être vendu par morceaux.
Crédits photo : Néville Rowley